Lettre
encyclique à propos du jeûne de carême
Fils et filles bien-aimés,
Nombreux
sont ceux qui, depuis plusieurs années, me posent la question
de l’usage à observer pour le jeûne du grand carême.
J’ai tenté cette année de rassembler les différentes
traditions du monde chrétien à ce sujet, tant les usages
anciens que contemporains : il semble qu’il soit impossible de
trouver deux Eglises ayant exactement les mêmes observances. C’est
pourquoi, après avoir longuement médité sur ce
sujet et ayant pris l’opinion de plusieurs, je crois pouvoir vous
donner les instructions qui suivent.
Rappel
préalable de définitions :
–
le jeûne chrétien consiste à n’avoir qu’un
seul repas important dans la journée, le repas du soir, que l’on
prend seulement après l’office de vêpres.
– l’abstinence consiste à s’abstenir de consommer
certaines catégories d’aliments.
1.
Pendant les 40 jours du carême, c’est-à-dire du mercredi
des cendres (mercredi après la Quinquagésime) au samedi
saint inclus, nous observerons le jeûne et l’abstinence.
2.
Compte tenu de nos modes de vie actuels (travail, déplacements,
coutumes générales etc.), il est difficile de pratiquer
le jeûne tel qu’il est défini plus haut. Nous adapterons
notre pratique en simplifiant un repas sur deux par jour (celui du soir
par exemple) en ne consommant qu’un seul plat.
3.
Pour l’abstinence : on supprimera de notre alimentation tous les
produits d’origine animale (y compris les corps gras et les laitages)
et le vin pendant les jours ordinaires de la semaine.
On tolérera la consommation du poisson et du vin le dimanche
et le jour de l’Annonciation (25 mars).
4.
Le jeûne total (ne rien consommer) n’est indiqué
par l’Eglise que pour le mercredi des cendres et le vendredi saint,
encore doit-il être observé avec beaucoup de prudence.
5.
Il n'y a aucun jeûne pour les malades, les femmes enceintes, les
enfants et pour ceux qui sont en voyage.
Ceci
étant posé j’aimerai rappeler que le jeûne
du carême a pour but la purification intérieure et non
seulement extérieure ; il est nécessaire que le jeûne
alimentaire s’accompagne aussi d’un jeûne plus spirituel
comme la diminution du bavardage, l’accroissement de la vigilance
et de l’attention aux autres, l’augmentation du temps de
lectio divina et de la prière.
A chacun de trouver ses passions les plus importantes et mortifères
pour sa vie spirituelle et de les remplacer par une ascèse adéquate
afin d’éveiller et de faire croitre en nous le désir
de la Pâque et la joyeuse espérance de la Résurrection.