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LES FONDEMENTS DE L’ORTHODOXIE OCCIDENTALE


APERÇU SUR LES BASES CANONIQUES DES EGLISES LOCALES D'OCCIDENT

Dès les premiers siècles, les règles et les lois ecclésiastiques d'autorité apostolique et conciliaire, tant en matière de foi que de discipline, sont désignées par le terme canon[1] par opposition à la loi civile.
Ce DROIT CANON conforme aux saintes Ecritures et à la sainte Tradition, valable pour l'Eglise universelle, est consigné dans les recueils qui font autorité, mais dont cependant la formulation et l'interprétation diffèrent assez sensiblement selon les pays et les époques. Peu à peu, en effet, certaines règles canoniques tombent en désuétude tandis que d'autres évoluent.

Par ailleurs, l'organisation de la chrétienté se fait progressivement de façon telle que, dès le IVe siècle, l'Eglise universelle se trouve constituée d'une centaine d'Eglises-soeurs. Tout en observant les règles du Droit canon, chacune de ces églises locales met par écrit les décisions de ses propres conciles qui tiennent compte de ses conditions extérieures d'existence ("l'économie"). C'est ce qui explique que l'on rencontre des variantes non négligeables selon les recueils grecs, latins, syriens ou autres des neuf premiers siècles.

Les LEGISLATIONS LOCALES des Eglises d'Occident se distinguaient donc les unes des autres. Celles de Rome différaient de celles de l'Italie comme dans l'Eglise de Milan, de même se différenciaient entre elles les législations des Eglises d'Afrique, des Gaules, d'Irlande ou d'Espagne. Ainsi, tandis que dès l'origine, les décrets des évêques de Rome étaient, dans leur propre Eglise, revêtus d'une autorité semblable à celle dont jouissaient les Pères grecs dans les Eglises d'Orient, ce n'est qu'à partir du IXe siècle, après les réformes centralisatrices de Charlemagne, qu'ils prendront force de loi dans l'ensemble des Eglises-soeurs d'Occident. Les décisions des conciles de Tolède, dont l'autorité était absolue pour l'Espagne, n'étaient pas obligatoirement prescrites dans les Gaules ou en Italie, en dépit des rapports intimes qui liaient ces Eglises entre elles. L'Eglise d'Irlande, célèbre pour la sévérité de sa discipline pénitentielle et son influence monastique sur l'Europe entière, n'a pas vu ses canons de pénitence s'imposer dans les règles des autres Eglises locales d'Occident. Toutefois l'individualisme de ces dernières n'était pas dicté par une recherche d'originalité mais par le souci de ne pas bouleverser les traditions du lieu, tandis qu'en même temps le désir d'unité demeurait présent ainsi qu'en témoigne le Concile de Vaison qui, au VIe siècle, procède à quelques réformes liturgiques dans le but de "s'accorder aux coutumes des Eglises d'Orient, d'Italie et de Rome". Paradoxalement, dans la même période, Grégoire le Grand se défendra d'avoir voulu introduire à Rome les rites en vigueur à Constantinople, et interdira à ses missionnaires en Angleterre de modifier les usages chrétiens qui y étaient déjà établis.

Quant au DROIT COUTUMIER qui, lui, se crée organiquement, il est rarement ratifié par un concile et codifié. Bien que les coutumes éprouvées, chères au peuple - et qu'il faut savoir distinguer des mauvaises habitudes comme l'écrit saint Cyprien - ne soient pas toutes sacrées, la hiérarchie a le devoir de les respecter, donc d'en tenir compte dans ses décisions "sous peine de vouer l'oeuvre pastorale à l'échec". De plus, l'organisation et la structure d'une Eglise locale doivent s'élaborer dans le respect à la fois du voisinage des autres religions ou idéologies, du niveau général de culture, de l'amour du peuple pour son pays, de la législation de l'Etat et de la situation socio-économique ambiante.

C'est par souci d'économie, donc par égard pour ces aspects complexes de la situation, que les premiers canonistes ont conformé l'organisation administrative de l'Eglise à celle des provinces civiles de l'Empire, les diocèses et les métropoles de l'Eglise correspondant respectivement aux préfectures et aux provinces de l'Empire. C'est encore dans le même souci qu'ils ont absorbé les fêtes païennes dans les fêtes chrétiennes[2]. En poursuivant son œuvre de salut pour les êtres, l'Eglise est aussi appelée à sanctifier la vie des peuples dans le respect de leur personnalité propre.

Bien que très sommaire, cet aperçu d'ordre général permet de reconnaître les bases canoniques sur lesquelles peut se fonder l'Eglise locale orthodoxe occidentale : les Ecritures saintes, la sainte Tradition orthodoxe, la législation canonique des premiers siècles, avec les particularités du recueil latin, la législation locale des conciles et des Pères des Gaules, et le droit coutumier qui s'est forgé dans le pays, le tout tenant compte des conditions extérieures dans lesquelles vit l'Eglise.


Notes :
[1] Canon : du grec kanôn, tige de roseau, et par la suite règle à mesurer, d'où règle, tout court.
[2] Par exempte la fête romaine du Natalis Invicti (naissance du "Soleil invaincu"), devint la fête de la Nativité du Christ, Soleil de Justice. Dans la vie paysanne les saints protecteurs remplacèrent les divinités. De nos jours, le calendrier joue encore un rôle important, même dans les régions en partie déchristianisées. En de nombreux villages de France, certaines fêtes religieuses restent intimement liées aux fêtes civiles avec leurs propres réjouissances.

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