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LETTRE A TOUS CEUX POUR QUI
L’ORTHODOXIE OCCIDENTALE EST CHÈRE

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Lettre du père Eugraph Kovalevsky (Nice 6 décembre 1938)

Cette lettre s'adresse à tous ceux pour qui l'Orthodoxie occidentale est chère. La première chose que nous devons nous demander, étant chrétiens et membres du Corps-Église: quelle est la volonté de Dieu, sa pensée, car il ne faut point marcher comme des aveugles poussés par une force, mais comme des enfants de lumière, selon l'expression de l'Apôtre Jean.

Les grandes difficultés qui entourent la renaissance, pour mieux dire, le dégagement de l'Orthodoxie autour de nous, qui nous poursuivent dès le commencement… peuvent être de trois origines
- ou bien nous faisons fausse route, en général ou en particulier ;
- ou bien nous sommes vérifiés (« ceux qui patientent jusqu'au bout seront sauvés », la Vierge est née après une longue attente de ses parents...)
- ou bien toutes nos souffrances, toutes nos difficultés, nos « nuits » sont pour le bien des autres (communion avec ceux qui souffrent sans la consolation de l'espérance... que nous, nous avons).
Examinons attentivement le premier point : en général puis en particulier.

En général : nous ne faisons pas fausse route en travaillant à l'Orthodoxie occidentale. Nous avons devant les yeux une nuée de témoignages de la volonté de Dieu... Alors, demeurons en paix absolue car la Main de Dieu est sur l’œuvre. En général nous ne faisons pas fausse route. Mais en particulier ?

En particulier : chacun de nous apporte une pierre à la construction de l'édifice, selon l'expression du Pasteur d'Hermas, chacun a sa mission. Il n'est pas suffisant de brûler d'envie d'être utile, il est nécessaire de discerner clairement la place que nous devons occuper selon la volonté divine, selon nos dons. Même si hors de notre cercle individuel, nous faisons le bien, nous faisons du mal devant la Face de Dieu car nous sommes voleurs de la propriété de notre prochain. Si, tous nous sommes les yeux, si tous nous sommes l'oreille, si tous nous sommes la tête (saint Paul), l’œuvre de Dieu sera défigurée par nous. Mais pour retrouver les cercles individuels, il faut savoir aussi quel est exactement le grand cercle : l'Orthodoxie occidentale, car Dieu Seigneur ne donne pas seulement des missions privées aux apôtres, Il définit son Œuvre : l'Église, la mission de l'Église totale. Nous sentons l'Orthodoxie occidentale plus que nous ne la confessons clairement et jusqu'au jour où nous ne mettrons pas au point la ligne générale de notre Oeuvre, nous ne trouverons pas la paix ni la clarté d'esprit pour notre vie de grâce. J'essaierai de chercher une confession-définition de l'Orthodoxie occidentale.

Est-ce un mouvement, est-ce une réforme, est-ce une secte, est-ce un groupe, est-ce une tendance, une recherche ? A toutes ces propositions je réponds : non. Non, parce que toutes ces définitions m'apportent un certain trouble malsain, ne m'éclairent pas, mélangeant au contraire les réalités aux désirs, elles ne s'incarnent pas, ne me fortifient pas et je me dis : non, l'Orthodoxie occidentale n'est ni mouvement, ni réforme, ni secte, ni groupe, ni tendance, ni recherche. Alors, quel est son nom ? L'Orthodoxie occidentale est une partie de l'Église totale, universelle, « une, sainte, catholique et apostolique », selon le Symbole de Nicée. Partie de l'Église, cette simple expression est significative.

I - l'Église est l’œuvre du Christ Seigneur ; en tant que telle, elle est la base, le point de départ vérifié et infaillible de toute notre activité. Faire partie de l'Église, c'est avoir la certitude que nous sommes bien plantés. Jean Chrysostome, à l'instant le plus critique de sa vie, proclamait : je ne crains rien, certes les vagues sont grandes, la tempête enragée, le vent de force géante, mais je ne crains rien car je me tiens sur un roc, et cette pierre est le Christ. Cette pierre angulaire que les bâtisseurs de ce monde ont méprisée, est objective à nos efforts, elle est, et nous sommes comme des pierres vivantes sur Elle, et même les portes de l'enfer ne prévaudront pas sur Elle, sans parler de nos fautes, de notre faiblesse ou des faiblesses des autres.

II - L'Église est aussi notre œuvre, notre union, nos efforts, car nous sommes des « collaborateurs du Seigneur » (saint Paul). C'est ici que nous devons placer l'étude de nos missions personnelles, nous sommes des collaborateurs, plus particulièrement dans la construction de la « partie de l'Église » .

III - Mais il faut bien se garder de penser que l'Église est le but final du monde et de chacun de nous. Elle est l'Épouse du Christ. Le but est l'union mystique et totale de l'Épouse avec le Christ, du monde avec Dieu, de chacun de nous avec le Créateur, Source d'amitié infinie pour nous. L'Église est une mère qui engendre virginalement les enfants au Père céleste. Si la base et le but sont les mêmes pour le tout ainsi que pour les parties (ne l'oublions pas!), notre collaboration diffère suivant les circonstances. Le mot : occidental, n'a rien à faire ni avec la base, ni avec le but, mais uniquement avec la « collaboration ». Notre occidentalisme et notre collaboration doivent toujours être sertis entre les deux autres remarques sur l'Église et ne pas être étouffés par un certain emballement des responsabilités, l'Alpha (la base) et l'Oméga (le but) étant la grâce. Nous pourrions définir notre attitude de la manière suivante : à la base infaillible de Dieu incarné aller vers la déification en collaborant avec le Seigneur - telle est l’œuvre d'un fils de l'Église.

Mais si l'Orthodoxie occidentale est une collaboration (et nous avons vu plus haut que Dieu bénissait cette collaboration par divers témoignages, qu'elle est agréable au Seigneur, que nos efforts individuels et collectifs sont bénis du Très-Haut), avant de savoir quelle sera la part de chacun de nous, il nous faut connaître exactement la mission de notre collaboration occidentale, en commun. La question est plus pratique qu'abstraite. Que devons-nous éviter, sur quel point faut-il insister, surpassant parfois les difficultés et les incompréhensions des autres ? En commun, éviter surtout ce que l'expérience a montré incapable de porter des fruits. Notre travail de deux ans est chargé d'exemples. Je prie en cette minute pour que saint Irénée m'éclaire et que le bienheureux Irénée qui vous engendra par ses souffrances et se réjouit de vous, m'éclaire - car tout ce que j'écris je le fais autant pour moi que pour vous…

… Mais quelle est cette pensée de Dieu ? Nous savons qu'Il veut l'Orthodoxie occidentale, qu'Il la bénit, mais quelle est exactement sa mission selon Dieu ? …

… Quelle doit être notre collaboration ? Nous mettre à l'écoute de la volonté du Chef de l'Église, notre Seigneur, entrer en nous ... »

Eugraph Kovalevsky (6 décembre 1938)

Eugraph Kovalesky: http://www.pagesorthodoxes.net/coeur/biograph.htm#jean

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