Noël
Saint JEAN de Saint-Denis (Eugraf
Kovalevsky)
Conférence donnée le 23 décembre 1956
à l’Hôtel des Sociétés Savantes
Je suis parmi vous pour vous parler de
cet événement que nous nommons Noël et qui contient tant de mystères et de
nourriture spirituelle.
A ceux qui aiment Noël du point de vue
du « bon repas nocturne », danses dans les restaurants, réveillon où
l’on ne pense surtout pas à Dieu, je dirai, à l’avance, qu’ils font très bien.
A ceux qui voient dans la fête de Noël
des souvenirs d’enfance, les cadeaux, des réunions de famille pas spécialement
spirituelles, plutôt sentimentales, la visite à la crèche avec les enfants,
peut-être même la messe de minuit pour écouter de la bonne musique sans tenir
compte de ce qui se passe, je dirai à l’avance, qu’ils font très bien.
A ceux qui ne voient en Noël qu’une
fête païenne, le retour du soleil, la nuit diminuant, la vie recommençant à
jaillir parmi nous avec le printemps, à ceux qui ne voient que cela, je dirai à
l’avance, parfait.
A ceux qui désirent aller plus loin
dans le mystère de Noël, dans la pénétration de l’absolu, de l’éternel dans le
temps, dans la nouvelle naissance, etc. sans parler du mystère de Noël
véritablement spirituel et de son contenu, je dirai à l’avance, certainement
c’est très bien.
Oui, je dis : très bien à ces
différents hommes voyant dans la fête de la Nativité un grand repas, une dinde
truffée - ou du moins dans leur imagination, car ils n’ont pas toujours assez
d’argent pour acheter cette volaille - parce qu’inconsciemment ils
reconnaissent cette fête qu’ils ne comprennent pas.
Chaque jour dans toutes les églises du
monde on chante aux Laudes : Cieux, bénissez le Seigneur ; que la
terre et les eaux bénissent le Seigneur ; que les monstres marins
bénissent le Seigneur ; que la chaleur et le froid, la lumière et les
ténèbres bénissent le Seigneur : De toutes les fêtes chrétiennes, nul
n’est exclu.
Un jour, rentrant de la messe de nuit de
Pâques je rencontrai un ivrogne. Je me sentais soulevé par la joie de la
Résurrection, mais lui avait compris cette fête autrement, allant de bistrot en
bistrot prendre un verre, dès huit heures du soir. Comme il était environ trois
heures du matin, les cafés étaient fermés, sauf un, demeuré ouvert. J’avais
froid, j’étais fatigué de ne pas avoir dormi de la nuit et j’entrai pour
prendre un café, ayant encore une heure de marche pour rentrer chez moi.
Le
patron était gros, paisible, très en repos, regardant avec des yeux
indifférents comme ceux du bœuf dans la crèche, supportant les clients,
subissant ce pauvre ou heureux ivrogne -comme vous voudrez - qui buvait son
énième verre et disait en un français très « petit russe » :
Je suis heureux, ah je suis heureux, heureux, c’est Pâques.
Et il se frappait
la poitrine. Et comme il n’avait rien à raconter (il avait été probablement
prisonnier de guerre), il ajoutait : Moi, prisonnier, Pâques vin :
Pâques : vin pas chocolat (pourquoi pas chocolat ? je ne sais), mais
fête : Pâques puis, il tombait et le patron avec ses yeux de bœuf le
regardait et disait : Bah, dors, c’est Pâques.
C’est pourquoi je dirai, à l’avance,
quel que soit l’aspect de Noël que vous choisirez, est-ce la bonne nourriture
qui provoquera une crise de foie, est-ce des souvenirs, des aspirations
spirituelles, cosmiques chrétiennes ou demi-chrétiennes, vous participerez à
cet événement qui dépasse votre intelligence, mais vous y participerez selon
vos moyens.
Noël est-il un bon repas, cela montre que
vous êtes plutôt truffe d’esprit ; participez-vous du point de vue soleil levant, parfait, mes amis, vous êtes nature : l’air,
les éléments. Et pourquoi s’indigner ? Il est beau que dans l’humanité il
y ait de tout et que chacun évolue selon ses possibilités ; je félicite
les hommes-truffes comme les hommes qui sont avec les anges et chantent la
gloire de Dieu, chacun suivant ses capacités.
Ceci dit, je voudrais vous présenter
aujourd’hui quelques éléments qui prépareront le sens de Noël.
La venue du Messie n’était pas prévue
seulement par les prophètes de l’Ancien Testament, mais par tout l’univers. Je
ne puis ici vous énumérer les prophéties dispersées dans différents peuples, la
culture persane, la culture gréco-romaine, jusqu’à la culture chinoise, je
désire rester dans les cadres de la vie actuelle.
Selon l’enseignement des pharisiens et
des théologiens - si l’on peut parler ainsi - de l’Ancien Testament, il y avait
vingt-deux critères en rapport avec les vingt-deux lettres de la langue
hébraïque pour reconnaître le Messie. Il serait trop long de vous les énumérer,
mais sachez que ces vingt-deux critères devaient servir à ceux qui voulaient,
sans crainte de se tromper, retrouver dans le Christ le vrai Messie. Les
pharisiens et les prêtres possédaient ces vingt-deux critères, de même que les
kabbalistes actuels.
Cela n’empêcha pas la majorité des prêtres et des
pharisiens de l’Ancienne Alliance de se détourner du Christ. Voilà une première
leçon très instructive : on peut connaître intellectuellement la vérité et
pourtant ne pas l’adopter, mieux que cela, agir contre les connaissances
acquises. Le motif ? Il est simple : motif passionnel. Le motif
passionnel qui voila le regard d’êtres mystiques comme les pharisiens ou de
grande piété comme les prêtres, fut l’amour exagéré de ces hommes pour leur
peuple.
Si ces pharisiens, ces prêtres qui condamnèrent le Christ, étaient
soudain parmi nous, vous diriez : oh j’ai rencontré un prêtre de grande
valeur, fort profond, très agréable et peut-être m’inscrirai-je dans sa
paroisse afin d’écouter ses sermons et demander ses conseils. Les pharisiens
n’étaient pas plus méchants que d’autres, mais des sentiments passionnés les
aveuglaient, cet amour disproportionné pour leur peuple qui leur fit confondre
le message divin, l’élection provisoire d’Israël avec l’élection éternelle.
Voyez combien la connaissance seule est insuffisante et combien il est
nécessaire de dépister la passion qui nous saisit. Pas tellement des passions
vulgaires, mais celles qui sont nobles et subtiles ; j’ai connu beaucoup
de gens qui, ayant reçu une « mission du ciel », ne savaient pas
distinguer les limites de cette mission.
Les pharisiens, possesseurs des
vingt-deux critères, ne reconnurent pas le Messie parce qu’ils n’avaient pas vu
les limites de l’élection de leur peuple. Ils voulaient prolonger cette
élection, ils voulaient que leur peuple dominât le monde. Et le Christ vint,
humilié.
Le Messie est venu non pour placer Israël au-dessus des autres, mais
pour rassembler toutes les nations. Vérité que nous devons considérer la veille
de Noël : vérifier sérieusement, profondément la place exacte que nous
occupons et qu’occupent nos idées afin de ne pas leur accorder une trop grande
valeur, sous peine de dormir malgré la connaissance, l’initiation ou
l’inspiration lorsque naîtra le Messie et de passer à côté de l’Avènement.
C’est pour cette raison que l’Église propose un dimanche avant Noël, la
prédication de Jean-Baptiste racontée par son disciple Jean le bien-aimé.
On
demande à Jean : es-tu le prophète ? Il dit non. Es-tu Élie ?
Il dit non. Es-tu le Christ ? Il dit non. Et pourtant nous pourrions
dire: Jean est christ puisqu’il est oint, nous sommes tous des christs en
tant qu’oints, en tant qu’élus, en tant que nous avons la grâce ; il
n’est pas Jésus-Christ, mais il est un des christs. Il est prophète puisqu’il
prophétise, il est Elie parce qu’il est dans l’esprit d’Elie... mais il
dit : Je ne suis ni prophète, ni Elie, ni le Christ, et il ajoute les
paroles d’Isaïe : Je suis la voix qui crie dans le désert...
Jean-Baptiste, le plus grand parmi les hommes sur terre, connaissait les
limites de sa mission.
Nous ne devons être ni plus petits, ni
plus grands que ce que nous sommes et prendre garde afin de ne pas empiéter sur
nos limites. Autrement le Christ reviendra ou viendra en nous et nous dormirons
comme les habitants de Jérusalem.
Parmi ces vingt-deux critères qui
devaient définir la venue du Christ, j’en ai choisi deux qui sont
caractéristiques.
Le premier est annoncé par
Isaïe : Voici, la Vierge enfantera un fils et on lui donnera le nom
d’Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous.
Le deuxième : Il naîtra à
Bethléem.
Ces deux critères nous ouvrent un
monde très riche.
Il naîtra d’une vierge.
La virginité n’est pas que la
virginité corporelle ; les Grecs et les Russes appellent la
virginité : unité de la sagesse c’est-à-dire dire pureté, unité de l’être
intérieur humain. Car, nous le savons, on peut être vierge charnellement et
très impie spirituellement, psychiquement. La virginité est une pureté où rien
n’est déchiré, où notre cœur est un, et, en même temps, il n’y a dans
cette unité aucune satisfaction de soi, elle est un réceptacle. La Vierge Marie
avait en elle le dépassement de ces deux abîmes - c’est la pensée de Luther -
l’orgueil et la désobéissance.
Comment a-t-elle dépassé l’orgueil et
la désobéissance ?
Saint Luc le décrit dans son évangile.
L’ange Gabriel apparaît et dit à Marie : Tu auras un fils. Marie, discute,
n’accepte pas de suite, demande comment une pareille chose peut lui advenir
puisqu’elle ne connaît pas d’homme. L’Ange explique et Marie dit alors :
je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon Sa parole.
Si Marie n’avait pas discuté
temporairement avec l’ange, si elle avait trop vite accepté la mission aussi
extraordinaire que d’être la Mère de Dieu, elle eût fait preuve d’orgueil.
L’acceptation trop facile, sans une certaine prudence et écoute, d’une mission,
d’une révélation, même beaucoup plus petite que celle de devenir Mère de Dieu
montrerait que notre âme est déjà gonflée d’orgueil. Mais dans le même temps,
Marie obéit à cette mission unique et impossible, témoignant ainsi sa complète
obéissance. Car discuter longuement et persister à ne pas s’incliner devant une
lâche qui nous dépasse serait une forme de désobéissance. Marie, dans son
intégrité, n’a ni la facilité orgueilleuse d’accueillir cette mission immense,
ni le doute et la fausse humilité désobéissante de la repousser.
Ces deux
abîmes s’ouvraient devant elle ; elle les dépasse et en elle, l’humanité.
Voici l’esprit de cette Vierge totale, absolue, intègre dont naîtra le Dieu
Homme.
Et c’est la même chose pour nous.
Voulez-vous que Dieu renaisse, grandisse en vous ? Surmontez ces deux
abîmes. Nous devons les éviter si nous rencontrons une facilité trop grande à
nous sentir « missionnés » ou intelligents, si nous sommes trop
prudents devant la force divine et que nous ne voulions pas courber la tête, si
ces deux états d’âme ne sont pas maîtrisés, nous ne pourrons être un centre
pour Dieu et Le recevoir pleinement. Nous deviendrons de faux christs, nous
serons des antéchrists, ou pas du tout des christs.
Il naîtra à Bethléem.
Certes, le Christ est né à Bethléem
parce que c’est la ville natale de David, ce David dont le sang n’est pas pur
juif, le plus jeune d’entre ses frères ; c’est la ville de David, mais il
y a un autre sens. Bien que le Christ ne trouve pas de place dans la ville, il
naît quand même à côté de Bethléem et doit s’inscrire à Bethléem parce qu’il
est de race royale et par Marie et par Joseph, naturellement et juridiquement.
Allons plus loin : Bethléem en
hébreu signifie la « ville du pain » ; Bethléem est aussi la
plus petite ville de Palestine, « la moindre d’entre les villes »
comme dit l’Ecriture. Le Christ voulait naître dans la moindre des villes.
Notre vie spirituelle doit toujours être bethléemique, c’est-à-dire
avoir des apparences humbles et un contenu royal. Plus nos apparences
extérieures sont royales et plus notre âme est pauvre. Le vrai chemin
spirituel, c’est d’aimer les choses humbles extérieurement, c’est de choisir la
petite ville sans renoncer à la royauté que nous confère le Saint-Esprit.
Et
l’une des formes les plus humbles de la communion avec le Christ, est
précisément l’Eucharistie. En effet, nous entrons humblement en communion avec
Lui sous la forme du pain et du vin, car, souvent, nous ne ressentons pas sa
présence. Que de fois un prêtre ou un fidèle en communiant ne fait que goûter
extérieurement le pain et le vin. Une apparition ou une manifestation éclatante
sont des exceptions, mais, intérieurement, celui dont le regard est plus
profond voit et entre en royale communion avec le Roi des rois.
Il est intéressant de noter que les
trois Mages qui avaient la connaissance parfaite puisqu’ils avaient reconnu le
Christ cependant que les pharisiens, les sadducéens et les prêtres dormaient
tranquillement ou imaginaient les affaires et les discussions du lendemain, ces
Mages qui avaient entrepris la longue route, ces trois sages représentant la
sagesse de l’antiquité et de l’humanité, qui possédaient tous les
renseignements sur la Venue divine jusqu’à une étoile pour les guider, une
seule chose, un petit mot, leur manquait : le nom du lieu de naissance de
Jésus. Notez-le bien, mes amis. Ce sont des prêtres incapables de reconnaître
le Christ malgré leur science qui le leur donnèrent : Bethléem. Bien
souvent - je m’adresse à ceux qui sont chrétiens, les autres, qu’ils bouchent
leurs oreilles - nous, chrétiens, possédons la vérité et n’en profitons pas.
Nous reposons tandis que les non-chrétiens ne cessent de quester tout au
long de leur vie, de leur évolution intellectuelle ou morale, mais c’est nous,
en définitive, qui leur fournirons le dernier mot : Bethléem, et c’est eux
qui nous précéderont pour adorer le Seigneur. Que chaque chrétien ne l’oublie
jamais : il peut être précédé par un non chrétien. Mais en dehors de la
Révélation chrétienne, il n’y a pas de mot final : Bethléem. Sa possession
est notre redoutable privilège et nous ne le donnons pas aux autres. Ne vous
étonnez pas alors si le Fils de Dieu venant un jour sur terre nous dépasse et
S’approche de ceux qui ne sont pas baptisés ou peut-être même incroyants, simplement
parce qu’ils L’auront cherché avec sincérité.
Oui, les chrétiens dorment souvent,
mais, attention, cela ne veut pas dire non plus - je parle, maintenant, à ceux
qui ne sont pas chrétiens - que les autres tiennent toute la vérité. Le mot
ultime leur échappera comme aux Mages qui symbolisent l’évolution de l’humanité
à la poursuite de Dieu. Il leur faudra venir en Palestine, à la Jérusalem
spirituelle et seule l’Eglise pourra leur répondre : à Bethléem ! L’un profitera, l’autre ne possédera pas. Voici l’étrange dialectique qui
apparaît à la veille de Noël.
Poussons encore plus loin,
arrêtons-nous sur les trois groupes d’êtres qui entourent le Christ naissant en
dehors de Marie, Mère de Dieu, et de Joseph : les pasteurs, les mages et
les deux animaux, le bœuf et l’âne.
Les premiers appelés à contempler le
Christ sont les pasteurs, les bergers, c’est-à-dire des hommes illettrés,
simples, naturels avec cette caractéristique qu’ils veillent la nuit à cause de
leurs troupeaux.
Les premiers capables de comprendre l’Avènement, la Venue du
Christ, sont les âmes qui veillent dans la simplicité pendant la nuit ;
j’entends la nuit dans tous les sens. Le chemin le plus direct et le plus
simple pour atteindre la perfection, la connaissance parfaite et reconnaître en
l’Enfant de la crèche le Dieu éternel, c’est de garder l’état de vigilance au
sein de toutes les nuits de l’humanité et de notre existence, de notre vie
intérieure et extérieure, les nuits sans lune d’incompréhension de ce qui se
passe en nous, c’est de persévérer sans trop chercher à comprendre comme les
pasteurs, à veiller dans la prière même si cela semble sans résultat.
Ceci
est le chemin le plus court.
L’autre chemin est celui des mages, le
voyage spirituel, le tâtonnement, la route immense - cette caravane que nous
voyons représentée dans les imageries, avançant à dos de chameau au travers les
déserts et venant de pays lointains, ce parcours de toute une vie, notre vie et
aussi celle de générations et de générations. L’âme qui cherche, creuse, s’est
engagée sur un chemin spirituel et initiatique, si elle ne trouve pas ce
qu’elle cherche c’est qu’elle s’est arrêtée à mi-route, ne poursuivant pas
jusqu’au bout.
L’humanité entière arrivera au Christ par l’évolution lente, à
condition, comme le disait un missionnaire que connus lorsque j’avais douze
ans « d’être simples comme des
bergers, ou si l’on veut être mage, d’aller jusqu’au bout ». le chemin
des mages est le voyage sens répit. La vraie culture ne s’installe jamais.
Soyez vigilants et contemplatifs comme les pasteurs, mais si vous êtes entrés
dans la recherche la moindre satisfaction sera votre mort et vous ne verrez
point se révéler le Soleil du Christ.
Toujours en avant.
Et les deux bêtes, le bœuf et l’âne ?
Les évangiles n’en parlent pas ;
ils sont dans la Tradition, dans Isaïe et dans d’autres prophètes. Ils
représentent, sans doute, les animaux, mais aussi notre humanité !
Qu’est-ce qui caractérise l’âne et le bœuf ? Ce sont des êtres de peine,
des serfs de l’homme ; l’âne qui doit traîner son fardeau même lorsqu’il
est fatigué, le bœuf qui a perdu jusqu’à la possibilité d’être une bête normale
ni père ni mère, qui est diminué pour servir l’homme ; ce sont des êtres
de peine.
Alors, - je m’adresse à la troisième catégorie d’hommes qui ne sont ni
mages, ni pasteurs - le troisième groupe que nous voyons auprès du Christ est
celui des âmes de peine qui peinent dans cette vie, qui peinent pour leur
famille, qui peinent pour elles-mêmes, qui peinent pour l’humanité, et
celles-là seront mystérieusement introduites aussi dans la grotte où vient au
monde le Dieu d’avant les siècles. Respectez ces gens de peine, leur sort est
pénible et leur fin est malgré tout auprès du Seigneur.
Voilà les trois types d’hommes qui
adoreront le Christ.
En dehors de la simplicité, en dehors
de la science véritable, en dehors de la peine patiente et animale, toute la
population de Jérusalem et de Bethléem, tous les êtres porteurs de
connaissances magnifiques, dormiront sur leurs deux oreilles.
Nous dormons aussi si nous n’appartenons
pas d’une manière ou d’une autre à ces trois catégories.
A nous de choisir entre les deux
premières - la troisième est subie, on ne la choisit pas - chercher avec les
mages, voyager sans repos avec eux ou veiller la nuit, simples comme des enfants.
JEAN Evêque de Saint-Denis